Kazuo Chiba

Par Nicolas DE ARAUJO

 


 

 

Premiers apprentissages martiaux

Kazuo Chiba (千葉 和 雄) est né le 5 février 1940 à Tokyo. À l'âge de 14 ans, il commence son entraînement de Judo à l'Académie Internationale, où il pratique avec assiduité pendant quatre années. Puis, à 16 ans, il débute également la pratique du Karaté Shotokan et intègre le dojo central de cette école prestigieuse. Durant cette période, Kazuo a l'opportunité de croiser maître Funakoshi à plusieurs reprises, bien que ce dernier décède un an après son inscription. Kazuo poursuit son apprentissage avec une grande ferveur sous la direction de maître Nakayama, l'instructeur principal de l'époque. À la Japan Karate Association, le jeune homme s'entraîne aux côtés de figures emblématiques du karaté telles que les futurs maîtres Okazaki, Kanazawa, Asano et Kase.

 

Un jeune homme déterminé

Alors qu’il est 1er kyu de Judo, Kazuo se mesure à un Sempai plus âgé, détenteur d’un 2ème dan. Contre toute attente, Kazuo remporte le combat. Blessé dans son orgueil, son ami, également gradé en Kendo, lui propose un duel armé. Kazuo, muni d’un bokken, fait face à son Sempai équipé d’un shinai. Cette fois, le résultat est sans appel : Kazuo est vaincu sans parvenir à toucher son adversaire une seule fois. Frustré par cet échec, Kazuo commence à chercher une voie martiale qui lui offrirait une efficacité dans toutes les situations, que son adversaire soit armé ou non. C’est en feuilletant le livre écrit par Kisshomaru Ueshiba en 1957 (le premier ouvrage publié sur l’Aïkido) qu’il découvre cet art. Ce qui le frappe, c’est l’explication selon laquelle l’Aïkido s’appuie sur les principes du sabre appliqués au corps. Séduit par cette idée, il est également fasciné par une photographie du Fondateur, maître Morihei Ueshiba. « C’est ça, se dit-il. Cet homme semble comprendre mes préoccupations. ».

Déterminé, Kazuo décide de se rendre directement au Dojo de maître Ueshiba. Sans lettre d’introduction, il se présente au Hombu Dojo de Tokyo, en février 1958. Cependant, on lui apprend que maître Ueshiba est en déplacement à Iwama. Le froid est mordant, mais Kazuo, animé par une volonté inébranlable, s’installe sous un pin dans le jardin du dojo et attend. Trois jours plus tard, à son retour, le maître est informé de la présence du jeune homme. Intrigué, le Fondateur accepte de le rencontrer. Après un bref échange de regards, il lui pose une simple question : « Les arts martiaux sont difficiles. Pourrez-vous supporter cela ? » Kazuo répond sans hésiter : « Oui ! ». Convaincu par sa détermination, Ueshiba Sensei l’accepte alors comme élève à résidence (uchi deshi). Kazuo a tout juste 18 ans.

 

La formation d’un uchi deshi

Kazuo sort tout juste du lycée lorsqu’il devient uchi deshi. Comme le veut la tradition, il n’accède pas immédiatement aux entraînements. Il commence par s’acquitter des tâches quotidiennes : nettoyer le dojo, faire les courses, laver le linge, s’occuper de la famille du maître et même travailler dans les champs. Ce n’est qu’après avoir prouvé sa détermination qu’il est autorisé à observer les cours, puis, progressivement, à y participer. Après un an d’entraînement intensif, Kazuo maîtrise suffisamment les bases pour prendre l’ukemi pour le Fondateur. L’entraînement est rude et exigeant. Les techniques du maître sont si rapides qu’il peine à suivre, et chaque chute est une épreuve. Kazuo se relève à chaque fois, gardant les yeux fixés sur le Fondateur, tout en sentant la pression constante de son regard.

Au Hombu Dojo, Kazuo s’entraîne sous la direction du Doshu Kisshomaru Ueshiba, ainsi que des maîtres Koichi Tohei, Kisaburo Osawa, Shigenobu Okumura, Sadateru Arikawa, Hiroshi Tada et Seigo Yamaguchi. Il partage son quotidien avec d’autres uchi deshi comme Yoshimitsu Yamada et Mitsunari Kanai, dans une atmosphère où l’apprentissage du Budo est à la fois collectif et profondément personnel.

Kazuo accompagne régulièrement O Sensei dans ses déplacements à travers le Japon, où le maître rend visite à ses élèves ou anime des stages. Ces voyages, bien plus que de simples démonstrations, sont des opportunités pour Kazuo d’observer et d’apprendre. Maître Ueshiba, passionné par la spiritualité, visite souvent des temples, des monastères ou rencontre des figures religieuses importantes. Selon la tradition, les accompagnateurs (Kaban-Mochi) transportent ses bagages, ses armes et s’occupent de toutes les formalités.

Servant régulièrement de partenaire aux armes lors des démonstrations, Chiba souhaite être à la hauteur des attentes du Fondateur et demande à approfondir sa pratique des armes. A cet effet, il est envoyé pendant six mois au dojo d’Iwama, auprès de Morihiro Saito. Sur les conseils de maître Ueshiba, Kazuo débute le Iaïdo lors d’une visite à Shingu en 1960. Sous la direction de Michio Hikitsuchi, il reçoit une formation intensive de trois mois pour poser les bases de cet art du sabre, une pratique qui complète son apprentissage de l’Aïkido.

 

Les débuts d’un jeune instructeur

Après avoir obtenu son Shodan, après 10 mois de pratique, Kazuo commence à enseigner dans plusieurs clubs universitaires. À cette époque, l’Aïkido se développe rapidement, mais il manque d’instructeurs disponibles. Il enseigne dans quatre universités simultanément, tout en s’entraînant régulièrement et en jonglant avec ses horaires. Les cours privés, bien que exigeants, sont essentiels pour les finances du Hombu Dojo, permettant de générer des revenus importants. Chacun des élèves du dojo, y compris Kazuo, reçoit quelques élèves en cours privés.

En 1960, Kazuo obtient son 3ème dan et est envoyé à Nagoya en 1961 pour établir un dojo affilié à l’Aïkikaï. L’année suivante, il est promu 4ème dan et devient instructeur au Hombu Dojo de Tokyo. En parallèle, il enseigne également aux Forces Japonaises d’Autodéfense, au Kogaku Kan, ainsi que dans les universités Daigakuin et Kokugakuin.

 

Représentant officiel pour le Royaume-Uni

En 1965, Kenshiro Abbe, délégué officiel de l’Aïkikaï pour le Royaume-Uni et judoka renommé, effectue son retour au pays. Il vient présenter ses respects au Fondateur Morihei Ueshiba et lui demande d’envoyer un instructeur en Angleterre pour continuer à y développer l’Aïkido au sein de la fédération britannique de Judo. Kazuo est désigné officiellement par Abbe Sensei, pour enseigner l’Aïkido au Royaume-Uni. Bien que Kazuo ait initialement accepté une invitation de son ami Yoshimitsu Yamada pour le rejoindre à New York en mai 1965, il annule finalement son projet pour se rendre en Angleterre.

Après sept années d’entraînement en tant qu’uchi deshi, Kazuo Chiba est promu 5ème dan. En janvier 1966, il est officiellement nommé représentant de l’Aïkikaï au Royaume-Uni.

Marié quelques mois seulement avant son départ, à Mitsuko, Kazuo embarque seul, en mars 1966, à bord d'un navire pétrolier de 100 000 tonnes pour un voyage de six semaines. La délégation britannique a acheté une cinquantaine de tatamis qu'ils ont pris avec eux pour établir un dojo dès leur arrivée à Londres. Chiba, qui voyage en première classe, est accompagné d’un serviteur indien. Le 5 mai 1966, après avoir quitté le port de Sasebo, il arrive enfin au Royaume-Uni, à l’aéroport d'Heathrow. Pendant le voyage, il accepte de faire une démonstration d’Aïkido, affrontant un marin armé d’un couteau. Lors de l'attaque, Kazuo utilise un gedan barai, mais la lame touche sa peau, ce qui le force à contre-attaquer et à casser le bras de son adversaire.

 

Des débuts difficiles en Angleterre

À son arrivée en Grande-Bretagne, Chiba Sensei se heurte rapidement à des difficultés liées au racisme de l'époque. Ses bagages sont mis de côté et il est conduit dans une pièce séparée pour être interrogé par les autorités de l’immigration. Lors de l’entretien, il explique qu’il est venu enseigner les arts martiaux et montre son contrat avec le British Judo Council (BJC), ce qui conduit à l’intervention de M. Logan, le soutien local de Chiba, qui avait accompagné Kenshiro Abbe lors de sa visite au Hombu Dojo. Après plusieurs heures d'attente, Chiba Sensei est « libéré ».

Une fois l'aéroport quitté, les deux hommes prennent un train en direction de Newcastle, où M. Logan, qui y travaille, a prévu de l’établir.

À ses débuts en Angleterre, Chiba Sensei fait face à de nombreuses difficultés culturelles et professionnelles. Le climat britannique, le manque de soleil et la barrière de la langue perturbent son sommeil et son adaptation. Parlant un anglais limité, il dépend de M. Logan et de son interprète M. Kimura pour communiquer. Lors d’une démonstration pour la police locale, un accident se produit lorsque son partenaire, un des policiers stagiaires, atterrit sur la tête, se met à saigner et tombe inconscient après un Shiho Nage. Cet incident empêche Chiba Sensei de conclure un contrat avec la police pour enseigner l'Aïkido.

En parallèle, il rencontre des obstacles politiques liés aux rivalités entre les organisations de Judo et d'Aïkido en Angleterre, notamment entre le British Judo Council (BJC), fondé par Kenshiro Abbe, et la British Judo Association (BJA) fidèle au Kodokan.

Chiba Sensei peine à trouver un terrain d'entente avec les autres enseignants qui officie au sein du British Aikido Cultural Council (BAC), dirigé par Ken Williams et soutenu par les Senseis Mutsuro Nakazono et Masamichi Noro, résidants en France et dont le rôle était totalement inconnu de l’Aïkikaï de Tokyo. Profondément offensés de ne pas avoir été consultés par Kenshiro Abbe en tant que chefs du BAC, Nakazono Sensei et Ken Williams décident de s'en éloigner, avec l'ensemble des membres, pour former leur propre association, la Renown Aïkido Society. En août 1966, Chiba Sensei tente trouver une façon constructive de résoudre cet imbroglio avec ses sempais Nakazono et Noro, lors d’un camp d’été à Londres. Malgré un accueil chaleureux, les discussions échouent, ces derniers lui demandant de quitter le British Aikido Council (BAC) pour rejoindre leur nouvelle organisation. Refusant de trahir Kenshiro Abbe et d’outre passer l’autorité du Hombu qui l’avait délégué représentant officiel pour l’Aïkido britannique, Chiba Sensei voit sa situation se détériorer lorsqu'il reçoit une lettre de M. Logan annonçant la rupture de son contrat avec le British Judo Council (BJC), seulement trois mois après son arrivée.

Sans salaire et avec l'arrivée de son épouse en Angleterre, il traverse une période difficile avant de trouver une opportunité d'enseigner l'Aïkido au Sunderland Physical Education (SPE) en octobre 1966, ce qui lui permet de commencer à se stabiliser. Après plusieurs mois d'inactivité, Chiba Sensei enseigne régulièrement à la Sunderland Martial Arts Academy et dans une école locale, ce qui lui permet de reprendre une activité régulière d'enseignement et d'envoyer son premier rapport au Hombu Dojo après un long silence. Cependant, des incidents survenus lors de démonstrations publiques génèrent des tensions avec la SPE, aboutissant à son licenciement et à son départ de l'appartement mis à sa disposition par l'organisation.

 

Un nouveau départ à Londres

Après une période difficile d’un an et demi dans le nord de l’Angleterre, Chiba Sensei décide de s’installer définitivement à Londres en décembre 1967, invité par George Stavrou et M. Iyengar. Ce dernier, un homme d’affaires indien passionné d’Aïkido, lui écrit une lettre où il décrit la profonde impression laissée par une démonstration de Chiba Sensei en mai au Crystal Palace. Il propose alors un soutien financier et l’installation d’un nouveau dojo à Londres.

À son arrivée, il commence à enseigner au Busen Dojo de King’s Cross, un ancien dojo de Judo situé dans le sous-sol d’une église où Kenshiro Abbe avait enseigné à ses débuts. Ce premier groupe, composé d’une vingtaine de pratiquants majoritairement grecs liés à George Stavrou, reste actif jusqu’à ce que de nouveaux tatamis commandés par M. Iyengar soient livrés.

Ces équipements permettent de déménager dans un nouveau local sur Seven Sisters Road, dans le quartier de Finchley, où les entraînements se tiennent deux soirs par semaine dans un espace communal. Peu de temps après, un lieu plus adapté est trouvé au Greater London Sports Club de Chiswick, marquant le début d’une pratique plus sérieuse.

En octobre 1968, en tant que délégué officiel du Hombu Dojo, Chiba Sensei fonde l’Aïkikaï de Grande-Bretagne, avec pour siège principal le dojo de Londres. En 1972, le dojo déménage à nouveau dans une ancienne église située à Earls Court. Ce lieu, plus en phase avec l’esprit d’un dojo traditionnel, est baptisé « Tenpukan Dojo », signifiant « la maison du vent céleste ».

 

Structuration de l’Aïkido britannique et Européen

En 1970, Chiba Sensei est promu 6ème dan et reçoit le titre de Shihan. Il forme ses premières ceintures noires, notamment Pat Butler, Fred Jenkins et Ron Myers, et développe l’Aïkikaï de Grande-Bretagne (AGB), qui s’étend rapidement à plusieurs grandes villes du Royaume-Uni, telles que Birmingham, Leicester, Sunderland, Durham, Manchester, Liverpool, Cardiff et Glasgow. L’organisation s’implante également dans des universités prestigieuses comme Oxford et Sussex.

C’est durant cette période qu’il inaugure son premier programme de Kenshusei, intégrant l’Aïkido, les armes (Ken et Jo), l’Iaïdo et la méditation Zazen. Ce programme, novateur à l’époque, reflète sa vision d’un entraînement complet. En 1970, il introduit également un système structuré de transmission, avec des instructeurs (Shidoin) et des assistants (Fuku Shidoin), formant ses élèves avancés à un programme pédagogique qu’ils peuvent ensuite transmettre à leurs propres pratiquants. En 1974, il rend obligatoire la maîtrise des armes pour l’obtention des grades supérieurs, s’inspirant des enseignements de maître Saito.

Chiba Sensei joue un rôle actif dans le développement de l’Aïkido en Europe à travers l’Association Culturelle Européenne d’Aïkido (ACEA), reconnue par le Hombu Dojo comme l’organisme officiel représentant l’aïkido en Europe. Dès les premières années de la décennie, il voyage fréquemment pour enseigner en France, en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, à Monaco, au Maroc, en Suisse et en Italie. Il renoue avec Tada Sensei et participe chaque année au camp d’été international du lac de Garde, près de Vérone. Il contribue également à l’introduction de l’Aïkido en Irlande et en Grèce, consolidant son influence sur la scène européenne.

Durant cette période, il invite régulièrement d’éminents maîtres japonais à diriger des stages au Royaume-Uni, notamment Masamichi Noro, Katsuaki Asai, Toshikazu Ichimura, Hiroshi Tada et Nobuyoshi Tamura.

En 1975, le deuxième Doshu, Kisshomaru Ueshiba, effectue une tournée en Europe. Cette tournée marque une étape importante pour la discipline, visitant successivement le Royaume-Uni, l’Espagne, la France, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Allemagne, la Suisse et Monaco. C’est lors de l’étape à Madrid que la Fédération Internationale d’Aïkido (FIA) est créée, et Chiba Sensei est nommé secrétaire des Affaires Internationales au Hombu Dojo, sur recommandation de l’ACEA.

En mars 1976, après dix années d’efforts inlassables, Chiba Sensei de retourner dans son pays natal. L’Aïkikaï de Grande-Bretagne, devenue l’organisation d’Aïkido la plus influente du pays avec près de mille pratiquants, témoigne du succès de sa mission. Ces années passées au Royaume-Uni marquent une période importante de sa vie et un tournant pour l’Aïkido en Europe.

 

Retour au Japon et nouvelle orientation

Avant de quitter la Grande-Bretagne pour retourner au Japon, Chiba Sensei désigne Minoru Kanetsuka, alors 4ème dan, comme son successeur à la direction technique de l'Aïkikaï de Grande-Bretagne, désormais renommée British Aikido Federation (BAF). Lors d’un dîner à Londres, il annonce cette nomination et demande aux hauts gradés de la BAF de soutenir pleinement Kanetsuka Sensei dans cette transition.

De retour au Japon, Chiba Sensei reprend l’enseignement à l’Hombu Dojo de l’Aïkikaï et est nommé secrétaire général adjoint du Département International. Il participe notamment au premier Congrès de la Fédération Internationale d’Aïkido (FIA), qui se tient à Tokyo en mai 1976. Parallèlement, il entame une étude approfondie de l’Iaido, de l’école Muso Shinden Ryu, sous la direction de Takeshi Mitsuzuka Sensei, disciple du maître légendaire Hakudo Nakayama.

En 1978, Chiba Shihan est promu au grade de 7ème dan. Malgré ses responsabilités, Chiba Sensei se sent de moins en moins épanoui dans ses fonctions administratives, qui l’éloignent de la pratique intensive. En quête de renouveau, il quitte Tokyo pour s’installer dans le village rural de Hatake, proche de Mishima, dans la préfecture de Shizuoka. Là, il découvre l’agriculture biologique et se consacre à l’étude du zen sous la direction du révérend Hogan Yamahata, au temple Chogan. Il approfondit également sa pratique du Misogi-no-kokyu-ho, une méthode Shinto de purification par la respiration et reçoit son nom bouddhiste, Taiwa.

Durant cette période, il s’immerge dans la vie simple de la campagne, travaillant dans une entreprise de construction où il participe à des tâches physiques exigeantes comme casser des pierres et manier des explosifs. Sa vie à Hatake, marquée par le travail physique et une profonde introspection, constitue un tournant décisif dans sa quête personnelle et spirituelle.

 

Installation aux États-Unis

Au fil des années, son ami et responsable de la Fédération d’Aïkido des États-Unis (USAF), Yoshimitsu Yamada lui rend visite à trois reprises, dans le but de le convaincre de venir le rejoindre aux USA. Sensible à ces invitations répétées, Kazuo Chiba finit par accepter de franchir le pas.

En 1981, il déménage à San Diego, en Californie, accompagné de sa famille. Il y fonde le San Diego Aikikaï. Sous sa direction, le dojo se distingue par ses programmes intensifs de formation des enseignants. En parallèle, Chiba Shihan occupe plusieurs fonctions importantes, dont celui de Président du comité technique de l’USAF Western Region, Directeur technique de l’Institut de Iaido Tessokai, et membre du North American Shihankai.

En décembre 1985, le Tenpukan Dojo de Londres, qu’il avait fondé lors de son séjour en Grande-Bretagne, est réorganisé et rebaptisé Shinmei-kan Dojo. Des échanges réguliers sont organisés entre les deux dojos. Chiba emporte le nom original de « Tenpukan » avec lui au San Diego Aikikai, marquant ainsi une continuité symbolique entre ses Dojos.

L’année suivante, en 1986, un groupe d’enseignants britanniques dirigé par W.J. Smith crée l’United Kingdom Aikikai. Reconnaissant l’autorité et l’expertise de Chiba Sensei, ils lui demandent de devenir leur directeur technique. Kazuo Chiba accepte cette responsabilité, et l’organisation obtient la reconnaissance officielle de l’Aïkikaï Hombu Dojo, renforçant encore davantage son impact sur l’Aïkido mondial.

Dans les années qui suivent, Chiba Sensei continue de promouvoir l’Aïkido à travers des séminaires internationaux et en renforçant les fondations pédagogiques de son école. Grâce à son enseignement rigoureux et sa vision, il joue un rôle majeur dans l’expansion et le rayonnement de l’Aïkido, tant aux États-Unis qu’à l’échelle mondiale. En reconnaissance de son travail exceptionnel, il est promu au grade de 8ème dan en 1994.

 

Création du Birankai International

En janvier 2000, dans le but de renforcer les liens entre ses étudiants à travers le monde, Chiba Sensei fonde le Birankai International, une organisation multinationale reconnue par le siège mondial de l'Aikido à Tokyo. Cette initiative vise à unir ses élèves sous une même bannière, facilitant ainsi la communication et la collaboration entre les dizaines de dojos affiliés avec en son centre le Dojo de San Diego.

Le terme "Biran" provient de la terminologie bouddhiste et désigne la tempête cosmique qui précède les changements dans l'ordre cosmique. Cette force de rétablissement se manifeste spontanément pour restaurer l'ordre, produisant un effet de guérison par le nettoyage et la purification.

Le Birankai International comprend des organisations dans divers pays, les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la France, l'Autriche, l’Allemagne, la Grèce, la Pologne et Israël. Cette expansion internationale témoigne de l'engagement de Chiba Sensei à promouvoir l'Aikido et à créer une communauté mondiale de pratiquants unis par des valeurs communes.

Chiba Sensei est naturellement nommé Directeur Technique du Birankai. Il décide d'intégrer la pratique des armes (Ken et Jo), du Zazen, du Misogi et du Iai-Batto-Ho, issus de l'école Muso Shinden, dans l'entraînement. Cette approche holistique vise à enrichir la pratique de l'Aikido en y incorporant des éléments de méditation et de techniques de sabre, offrant ainsi une formation plus complète à ses étudiants.

 

Dernières années

En 2001, Chiba Sensei fonde le Birankai North America en tant qu'organisation distincte de la Fédération d’Aïkido des États-Unis (USAF). Afin de préserver les traditions de l'école et de maintenir l'intégrité de l'art, il crée un Shihankai composé de ses élèves hauts gradés, tous certifiés par le Hombu Dojo. Ce conseil des Shihan a pour mission de superviser le développement technique au sein des différentes organisations nationales du Birankai.

Après l’annonce de sa retraite progressive, en 2006, Chiba Sensei occupe le poste de directeur technique de Birankai jusqu'à sa retraite définitive en 2010. Prise après plus de 50 années dédiées avec la plus grande sincérité à l’Aïkido, Chiba Sensei peut enfin passer plus de temps avec sa famille. Souffrant d'un cancer du rein, il s’éteint le 5 juin 2015 à San Diego, à l’âge de 75 ans, entouré de sa famille et de ses disciples. Kazuo Chiba Shihan laisse derrière lui sa femme, Mitsuko, et ses enfants, Kano et Kotetsu.

 

Un héritage durable

Célèbre pour son style particulièrement martial et la puissance de ses techniques, maître Chiba a consacré sa vie depuis 1966 à construire l'Aïkido en Europe et en Amérique du Nord. L'Aïkido pratiqué par Chiba Sensei et ses étudiants est connu pour être dynamique et martial. Ayant un profond respect pour O Sensei et la Fondation Aïkikai, Chiba Sensei n'a pas créé sa propre école d'Aïkido séparée de l'Aïkikai. Contrairement à l'Aïkido pratiqué au Hombu Dojo, il a incorporé le travail aux armes (bokken et jo) et l'Iaïdo dans son style. Pendant ses années passées avec le Fondateur, Chiba Sensei a appris que trois principes étaient importants pour l'étude du Budo : la foi religieuse, l'agriculture et la discipline martiale. C'est pour cette raison qu'il a également intégré une pratique zen sérieuse dans sa vie et dans son organisation. Au cours de sa carrière, il a formé de nombreux disciples compétents laissant derrière lui un héritage structuré et durable dans le monde de l'Aïkido.

Enseignant influent et populaire, il est le professeur de plusieurs hauts gradés européens, parmi lesquels Mick Holloway, Tony Cassells Shihan, Davinder Bath Shihan, Dee Chen Shihan, Michael Flynn Shihan, Chris Mooney Shihan, Mark Pickering Shihan, Daniel Brunner Shihan, Patrick Barthélémy Shihan, Norberto Chiesa Shihan, Gabriel Valibouze Shihan, Jenny Flowers ou encore Piotr Masztalerz, et nord-américains comme Jack Arnold Shihan, Darrell Bluhm Shihan, Gloria Eiko Nomura Shihan, Kristina Varjan Shihan, Elizabeth Lynn Shihan, Coryl Crane Shihan, George Lyons Shihan, Harold « Archie » Champion Shihan, Aki Fleshler Shihan, Dennis Belt Shihan, David Stier Shihan, Franck Apodaca Shihan, Maureen Brown Shihan, Mark Murashige Shihan, Jobe Groot Shihan, Robert Savoca Shihan, Rodger Park Shihan, Lorraine Di Anne Shihan, Nobuo Iseri Shihan, Juba Nour Shihan, Terri Teshiba Shihan, ou encore Pablo Vazquez Shihan.

 

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