L'Aïkido dans la pop culture

 Par Nicolas DE ARAUJO

 

 

Version intégrale de l'article publié dans le magazine Yashima n°28 de juillet 2025.

 

On retrouve dans la culture populaire de nombreuses références aux arts martiaux. Basée notamment sur le divertissement, les sports et les médias, la « culture pop » a, dès ses débuts, été fascinée par les guerriers invincibles et les champions athlétiques, incarnant une virilité héroïque. C’est par l’intermédiaire de Bruce Lee que l’influence des arts martiaux s’est propagée au-delà de l’Asie. Au début des années 70, il a révolutionné le cinéma d’arts martiaux et l’a ouvert au monde occidental, touchant ainsi un public bien plus large. Dans son sillage, le guerrier japonais ou « Samouraï » est devenu à son tour une icône de la pop culture. Aujourd’hui, la figure du Samouraï, imprégnée d’héroïsme hollywoodien, est omniprésente dans notre monde globalisé. La culture japonaise et les arts martiaux, régulièrement remis au goût du jour par le cinéma, les mangas, les jeux vidéo ou le hip-hop, continuent d’exercer une fascination sur l’imaginaire collectif, incarnant un idéal tant moral que spirituel.

Si le Karaté, le Kung-Fu, le Taekwondo ou encore la boxe thaïlandaise ont été popularisés, l’Aïkido reste un art martial méconnu et peu médiatisé. Non violent et sans compétition, il n’est que rarement mis en avant dans les médias, malgré sa beauté visuelle et ses mouvements fluides. Souvent réduit à la pratique du bâton (Jo) ou confondu avec le Judo ou le Ju-Jitsu, l’Aïkido a laissé une empreinte discrète dans la pop culture. Cependant, il existe de nombreuses références à cet art dans le cinéma, les séries TV, les mangas et les jeux vidéo. Je vous propose de voyager à la recherche de l’Aïkido dans la Pop culture de ces dernières décennies.

 

Affiche japonaise de Nico - 1988

 

L’Aïkido dans le cinéma

Avant de conquérir le monde, les films d’arts martiaux étaient souvent cantonnés à des productions de série B et à des budgets limités. Le public occidental commence à s'y intéresser au début des années 70, grâce au succès des films de la compagnie hongkongaise Shaw Brothers et à l'aura charismatique de Bruce Lee. Au Japon, le genre "Chanbara" ou "Ken Geki", équivalent asiatique du film de cape et d'épée européen, renaît en 1954 avec "Les Sept Samouraïs" d’Akira Kurosawa. Ce film confère ses lettres de noblesse au genre et impose Toshiro Mifune parmi les légendes du cinéma.

Ces productions ouvrent la voie à l'essor du cinéma d'action asiatique, puis à l'avènement des films d'action américains dans les années 80, avec des figures emblématiques comme Sonny Chiba, Jackie Chan, Jet Li, Chuck Norris ou encore Jean-Claude Van Damme. Si les disciplines pieds-poings dominent l'écran, l'Aïkido demeure un art martial rare dans les films d'action. Son heure de gloire commence à la fin des années 80 avec Steven Seagal, d'abord coordinateur de combat à Hollywood, avant de devenir acteur. Voici un panorama destiné aux Aïkidokas cinéphiles et aux amateurs de ces deux arts. Anecdotes et raretés sont au programme :

1965 - Akahige

Barberousse en français, Akahige est une fresque meconnue d’Akira Kurosawa qui compte une magnifique scène de combat à mains nues ou Toshiro Mifune fait face à une bande Yakuzas. La scène fut réglée par Yoshio Sugino, élève direct de Morihei Ueshiba et Jigoro Kano.  

1975 - Gekitotsu ! The power of Aïkido 

L'histoire de l'Aïkido au cinéma débute naturellement au Japon, avec la sortie de "Gekitotsu" en 1975. Ce film réalisé par Shigero Ozawa, met en vedette le karatéka Sonny Chiba dans le rôle de maître Ueshiba. Si le film ne brille pas par sa qualité, on peut malgré tout apprécier, en séquence d’ouverture, une belle démonstration du Doshu Kisshomaru Ueshiba suivie d'une séquence tournée au Hombu Dojo où l’on aperçoit furtivement Seigo Yamaguchi. Très romancé et éloigné de la réalité, ce premier film centré sur la vie du Fondateur ne rencontre pas le succès auprès du grand public.

1979 - Moonraker 

C'est par l'intermédiaire de Michael G. Wilson, pratiquant d'Aïkido en Grande Bretagne et producteur délégué du film "Moonraker", que Toshiro Suga décroche une audition. La discussion s'effectue à la suite d'un stage d'Aïkido, autour d'un repas, avec Wilson et les maîtres Kazuo Chiba et Minoru Kanetsuka. Le film étant une coproduction franco-britannique, Wilson embauche plusieurs acteurs français, Suga Sensei est ainsi choisi pour interpréter le personnage de Chang, un redoutable homme de main, antagoniste de Bond joué par Roger Moore. En raison de taxes trop contraignantes au Royaume-Uni à cette époque, le tournage de 007 est délocalisé en France pour la première fois. Les scènes de combats à mains nues sont coordonnées par Claude Carliez, l’un des plus célèbres coordinateurs de cascades de l’histoire du cinéma international surnommé le « Casse-cou du cinéma français ».

1982 – A armes égales

"A armes égales" (« The challenge » en vo) est un thriller américain réalisé par le réputé John Frankenheimer en 1982. Le film met en vedette le légendaire Toshiro Mifune et Scott Glenn, dans l'un de ses premiers grands rôles. Bien qu'il n'apparaisse pas à l'écran, ce film marque les premiers pas d'un certain Steven Seagal à Hollywood. Haut gradé de la discipline, formé au Japon, ce dernier coordonne plusieurs scènes d'action basées sur les techniques d'Aïkido avant le début de sa propre carrière cinématographique. On peut notamment apprécier les techniques Kote Gaeshi et Shiho Nage réalisées par Scott Glenn et les techniques Kaiten Nage et Irimi Nage subi par ce dernier.

1987 – Masterblaster 

Célèbre maître d'Aïkido, délégué de l'Aïkikaï aux USA depuis 1964, Yoshimitsu Yamada interprète son premier et unique rôle au cinéma en 1987. Il joue le personnage de Yamada (!) dans un film d’action américain intitulé "Masterblaster" ou l'exterminateur en français. Réalisé par Glenn Wilder, ce film de série B connaît une diffusion quasi confidentielle et ne laisse pas un souvenir inoubliable aux cinéphiles ni aux Aïkidokas.

 

 

1988 - Nico (Above the law)

Depuis la sortie du film "The Challenge", Steven Seagal a ouvert un dojo d'Aïkido à Los Angeles avec à sa tête Haruo Matsuoka, son ancien uchi deshi d'Osaka. A Hollywood, Seagal officie en tant que coordonnateur de films d'action et entraîne notamment Sean Connery pendant la préparation du James Bond "Jamais plus jamais" en 1983. Une légende hollywoodienne raconte que Seagal aurait cassé le poignet de Sean Connery au cours d'un entrainement. La carrière cinématographique de Seagal, démarre avec le film américain "Nico (Above the law)", où il partage l'affiche avec Sharon Stone et Pam Grier. Seagal devient ainsi le premier acteur/artiste martial à utiliser l'Aïkido lors des scènes de combat dans une production bénéficiant d'une diffusion mondiale. Très impliqué dans ce film (scénariste, coproducteur, acteur et chorégraphe), Seagal est au sommet de son art et de sa forme (aucune doublure). A mille lieux de la philosophie de maître Ueshiba, il joue le rôle de Nico Toscani, un flic violent agissant au-dessus des lois pour démanteler un cartel de la drogue dans les bas-fonds de Chicago. Dans ce polar urbain, réalisé par Andrew Davis, Seagal livre des scènes d'actions novatrices pour l'époque et sa maîtrise de l'Aïkido fait une forte impression sur la pellicule. Le film débute notamment par une superbe scène d'ouverture dans un dojo où Seagal nous gratifie de son Irimi Nage explosif.

90’s – D’échec et mort à piège en haute mer

Malgré le succès moyen de son premier film (18 millions de dollars au box-office américain), l'acteur signe un contrat avec la société Warner Bros pour trois films supplémentaires. En 1990, Seagal joue dans "Échec et Mort (Hard to Kill)", et "Désigné pour Mourir (Marked for Death)", édité par la 20th Century Fox. En 1991, il joue dans "Justice Sauvage (Out for Justice)". Ses trois films sont des succès au box-office et font de lui une star des action movies aux USA. En 1992, il retrouve Andrew Davis pour le film "Piège en haute mer (Under Siege)", où il interprète son rôle le plus célèbre : Casey Ryback, un marin cuisinier ancien membre des navy seal. Ce film est un succès aux États-Unis comme à l'étranger et engendre 156,4 millions de dollars de recette, ce qui en fait son film ayant le plus de succès. Ce dernier film marque l'apogée du succès de Steven Seagal au box-office mondial. Malgré sa grande brutalité et sa violence excessive, en totale contradiction avec la philosophie de l’art, l'Aïkido dynamique et efficace démontré par Seagal concoure grandement à développer sa popularité dans le monde entier. A travers ses différentes scènes d'actions, Seagal démontre un panel varié de techniques à mains nues, aux armes et même en Suwari Waza ! Par l'intermédiaire de ses premiers films, il suscite l'envie de pratiquer l'Aïkido chez un très grand nombre de personnes.

00’s – John Wick et cie

Avec le déclin de Steven Seagal, l'Aïkido devient plus discret sur grand écran, bien que certaines productions y intègrent encore quelques techniques dans Le transporteur, Iron Man 2, Jason Bourne, Jack Reacher ou encore Atomic Blonde. Dans la saga John Wick, Keanu Reeves (et Halle Berry) exécutent de nombreuses techniques d’Aïkido en parallèle de mouvements de Judo et de Jujitsu brésilien.

Le cinéma français et l'Aïkido

La France, nation où l'Aïkido est très pratiqué, n'est pas en reste. On retrouve quelques techniques au détour de quelques films, notamment un Ikkyo dans Quatre étoiles (2006) et un Kaiten dans OSS 117 avec Jean Dujardin déviant une attaque au couteau. Dans Le Grand Méchant Loup (2012), Fred Testot qui incarne un professeur d'Aïkido, a été entraîné par Pascal Guillemin. Ces scènes restent anecdotiques, mais elles illustrent la présence de l'Aïkido dans le paysage cinématographique hexagonal.

 

 

Pascal Guillemin et Fred Testot - 2012

 

Les Aïkidokas sur grand écran

Si chacun connaît Steven Seagal, d’autres pratiquants se sont fait un nom dans l’univers du 7ème art :

Toshishiro Obata, du Yoshinkan à Hollywood

Expert en arts martiaux, Toshishiro Obata débute la pratique de l'Aïkido en 1966, au Yoshinkan Dojo de Gozo Shioda, à l'âge de 18 ans. Il étudie ce style en tant qu'élève interne (uchi deshi) et enseigne l'Aïkido au Yoshinkan Hombu mais également dans des universités, à la police anti-émeute de Tokyo et à l'armée japonaise. Il étudie, en parallèle, l'école "Yagyū Ryu", avec le soke Yagyū Nobuharu et l'art du Zen avec des membres du Shiyukai. Obata abandonne sa position d'uchi deshi en 1973 pour étudier de manière intensive plusieurs écoles de sabre traditionnelles japonaises, notamment le Nakamura Ryu, le Toyama Ryu, le Yagyu Shinkage-ryu, le Kashima Shin Ryu, le Ioriken Battojutsu et le Ryukyu Kobudo. Par la suite, Obata intègre le Tate Dojo, en tant que Shihan de Bujutsu et devient membre du Tokyo Wakakoma. Obata Sensei officie en tant qu'entraineur, pendant sept ans, dans ce groupe d’élite de pratiquants d’arts martiaux, qui travaillent en tant que chorégraphes ou cascadeurs pour la télévision et le cinéma japonais. Son influence entraîne l'intégration progressive des techniques d’Aïkido sur les écrans japonais. En 1980, Obata sensei s’installe aux États-Unis avec le titre de chef instructeur en Amérique du nord pour la Toyama-ryu et le Nakamura-ryu battodo. Il est également chargé par la «All Japan Battodo Federation» de fonder la «USA Battodo Federation» et d’en être l’instructeur en chef. Il développe en parallèle son propre art qu'il nomme Shinkendo et parcourt le monde pour diriger des séminaires pour ses étudiants. Grâce à son expérience avec le Tokyo Wakakoma et aux contacts établis dans le monde des arts martiaux, Obata sensei débute sa carrière cinématographique américaine, en 1984, en tant que coordonnateur de scènes de combat au sabre pour le film "Ghost Warrior". Il apparait dans de nombreuses productions estampillées "little Tokyo" parmi lesquelles "Black Rain" (1989), "China O'Brien" (1990), où il officie également en tant que coordonnateur, "Les Tortues Ninja I & II" (1990 & 1991), "Showdown In Little Tokyo" (1991), "Soleil Levant" (1993), "Demolition Man" (1993), "Red Sun Rising" (1993), "Blue Tiger" (1994), "The Shadow" (1994) ou encore "La Proie" (1995). Il fait également plusieurs apparitions dans des séries télévisées (dont Walker Texas Rangers) et des documentaires sur les arts martiaux.

 

Pascal Guillemin, chorégraphe pour le cinéma international

Pascal Guillemin découvre l'Aïkido en 1987 à l'âge de quinze ans et s'entraîne de façon intensive durant une douzaine d'années auprès de Christian Tissier. Uchi deshi puis assistant, il devient l'un des principaux instructeurs du Cercle Tissier. Collaborant avec le milieu artistique, par ses cours à l'Alcazar, Guillemin sensei officie pour le cinéma français et international en tant que chorégraphe de scènes de combat, acteur ou cascadeur comme dans "Largo Winch" (2008), "Le transporteur 3" (2008) ou encore "La rafle" (2010). Il prépare également des acteurs et collabore dans les productions internationales "Le dernier samouraï" (2003) avec Tom Cruise ou "Babylon A.D" (2008) avec Melanie Thierry, Vin Diesel et Michelle Yeoh.

 

Alexa Davalos dans the man in the high castle

 

L’Aïkido sur le petit écran

L'Aïkido, art martial fondé sur la recherche de l'harmonie et la maîtrise de la force de l'adversaire, trouve parfois sa place dans des œuvres de fiction, notamment à travers des personnages et des scènes d'action marquantes. Voici un tour d’horizon des séries TV qui ont intégré cet art martial, que ce soit par ses techniques ou par sa philosophie.

Doctor Who

Oui, même Doctor Who a son propre style d’Aïkido ! Dans les années 70, Jon Pertwee, incarnant le Troisième Docteur, a introduit le concept de l'« Aïkido vénusien ». Ce style imaginaire est un mélange d'Aïkido et d’autres arts martiaux, souvent utilisé pour se défendre sans recourir à la violence extrême. Bien que fictif, cet art martial met en avant des principes proches de l’Aïkido : esquive, utilisation de la force de l’adversaire et techniques non létales.

Star Trek : The Next Generation

Dans l’épisode Code of Honor de Star Trek: The Next Generation, on aperçoit une version holographique de l’Aïkido utilisée comme entraînement par les membres de l’équipage. Bien que cet usage soit mineur, il montre une fois de plus que l’Aïkido, avec son approche non-agressive et défensive, s’intègre bien aux récits de science-fiction mettant en avant la maîtrise de soi et l’harmonie.

The Man in the High Castle

Une production d’Amazon largement saluée par la critique, The Man in the High Castle imagine une uchronie où les forces de l’Axe ont remporté la Seconde Guerre mondiale et se sont partagé l’Amérique. Dès le premier épisode de la saison 1, Juliana Crane (interprétée par Alexa Davalos) pratique l’Aïkido dans un dojo, démontrant sa capacité à projeter des adversaires plus imposants qu’elle. L’entraînement de l’Aïkido pour la série a été supervisé par George Ledyard, expert 7ème dan et disciple de maître Saotome.

 

 

Obi-Wan Kenobi

L’univers de Star Wars est imprégné de culture japonaise, notamment à travers ses traditions martiales. George Lucas s’est largement inspiré du Bushido et des samouraïs pour façonner l’ordre des Jedi, et l’Aïkido y trouve naturellement sa place. L’esthétique des combats au sabre laser, marquée par des déplacements fluides et une philosophie du non-conflit, rappelle directement les principes de cet art martial. Dans la série Obi-Wan Kenobi, Ewan McGregor s’est d’ailleurs entraîné à l’Aïkido, intégrant des techniques comme l’Irimi Nage et le Kaiten Nage dans ses affrontements. L’influence du Japon ne s’arrête pas là. Dark Vador lui-même est inspiré du daimyo Date Masamune (1567-1636), célèbre chef de guerre dont l’armure a servi de modèle au design du Seigneur Sith. Son casque (Kabuto), son costume noir imposant et son aura redoutable sont directement hérités de ce personnage historique. Un autre lien fascinant entre Star Wars et la culture japonaise réside dans le choix initial envisagé pour le rôle d’Obi-Wan Kenobi. George Lucas avait d’abord pensé à Toshirô Mifune, acteur emblématique des films d’Akira Kurosawa. Son rôle dans La Forteresse cachée (1958) a d’ailleurs grandement influencé Un Nouvel Espoir. Ainsi, Star Wars ne se contente pas d’emprunter des éléments visuels au Japon, mais intègre profondément ses traditions martiales et philosophiques, faisant des Jedi les héritiers modernes du Budo. Aïkidokas, que la force (et le Ki) soient avec vous !

Tokyo Vice

Basée sur les mémoires du journaliste et pratiquant d’Aïkido Jake Adelstein, Tokyo Vice plonge au cœur de la pègre japonaise. Installé au Japon depuis plus de trente ans, Adelstein a travaillé pendant douze ans (1993-2005) au Yomiuri Shimbun, l’un des plus grands journaux de langue japonaise. Pour incarner ce rôle exigeant, Ansel Elgort s’est préparé en s’entraînant à l’Aïkido au Japon. Dès l’épisode pilote, un montage dynamique met en scène les différentes facettes du quotidien de Jake, incluant ses cours d’Aïkido à Tokyo. Plus tard, dans l’épisode 4, son personnage assiste par erreur à un cours d’Aikijutsu, croyant initialement qu’il s’agit d’Aïkido. Cette scène met en lumière la confusion des non-initiés entre les arts martiaux japonais, tout en illustrant les liens historiques et techniques entre ces deux disciplines.

The Walking Dead

Dans un monde post-apocalyptique, la violence est souvent la réponse instinctive à la menace des zombies et des humains hostiles. Pourtant, dans un épisode de la saison 6 de The Walking Dead, le personnage de Morgan Jones (Lennie James) adopte une nouvelle approche après avoir été formé par Eastman, un homme qui suit la philosophie de l’Aïkido. Même si les techniques démontrées dans l’épisode sont sommaires et imprécises, la philosophie du « combat sans destruction » est bien présente. Morgan apprend à se défendre tout en évitant de tuer, incarnant l’idéal de pacification cher à l’Aïkido.

 

Kazuha Toyama dans Détective Conan

 

L'Aïkido dans les mangas et l'animation japonaise

Les arts martiaux et le chanbara (combats au sabre) occupent une place centrale dans de nombreux mangas, comme Kenshin le Vagabond ou Vagabond, basé sur la vie de Musashi. Cependant, l’Aïkido, bien que moins répandu que d’autres disciplines martiales comme le Karaté ou le Judo, a laissé une trace dans l’univers du manga et de l’animation japonaise à travers quelques personnages emblématiques.

Détective Conan 

Depuis ses débuts en 1994, Détective Conan met en avant le personnage de Kazuha Toyama, une lycéenne originaire d’Osaka et membre du club d’Aïkido de son établissement. Détenant le grade de 2ème dan, Kazuha utilise l’Aïkido comme moyen de défense contre des criminels et se distingue par sa forte personnalité et sa jalousie envers Heiji Hattori, ce qui engendre de nombreuses disputes pleines d’humour. La série d’animation offre des scènes intéressantes où Kazuha met en pratique ses techniques martiales avec efficacité.

Baki The Grappler

Dans Baki The Grappler, manga débuté en 1991 par Keisuke Itagaki, l’Aïkido est représenté par le personnage de Gouki Shibukawa. Ce maître en arts martiaux, inspiré de Gozo Shioda (fondateur de l’aïkido Yoshinkan), incarne un combattant chevronné dont la petite stature est compensée par une parfaite maîtrise des principes de redirection de l’énergie et des clés articulaires. Présenté comme un Tatsujin (expert accompli), Shibukawa participe à des combats souterrains et atteint les demi-finales du tournoi organisé par Mitsunari Tokugawa, prouvant ainsi la redoutable efficacité de l’Aïkido même face à des adversaires physiquement plus imposants.

Evil Heart

Publiée entre 2005 et 2010 en six volumes, Evil Heart met en scène Umeo, un adolescent en proie à une colère profonde suite à l’emprisonnement de sa mère et aux tensions familiales qui en découlent. Sa découverte de l’Aïkido va transformer sa vision de la violence et l’aider à canaliser sa rage sous l’égide de son professeur Daniel, un 3e dan canadien. Loin des combats spectaculaires typiques des shônen, Evil Heart propose une approche réaliste et introspective de l’Aïkido, mettant en avant son aspect éducatif et pacificateur.

O Sensei : Ueshiba Morihei Monogatari

Le manga biographique, Gekiga Aïkido Kaiso Ueshiba Morihei Monogatari, publié en 2000 par Yamaoka Asa, retrace la vie du fondateur de l’Aïkido, Morihei Ueshiba. Le récit s’ouvre en 1925, à l’instant de l’illumination de Morihei après un combat contre un officier de la marine impériale. Il suit chronologiquement les moments clés de son existence, depuis ses années d’entraînement en jujutsu jusqu’à la fondation de l’Aïkido, mettant en lumière son cheminement spirituel et sa quête d’harmonie entre le corps et l’esprit.

Satori

Manga français en deux volumes publié en 2014, Satori raconte la naissance de l’Aïkido à travers le parcours de Morihiro Saïto, l’un des plus brillants élèves de Morihei Ueshiba. Cette œuvre plonge le lecteur dans le Japon du XXe siècle, de la colonisation d’Hokkaido à la Seconde Guerre mondiale, en passant par l’essor du Mandchoukouo. Elle met en lumière l’évolution de l’Aïkido dans un contexte historique et politique complexe, soulignant son importance en tant qu’héritage martial et spirituel.

 

Saionji Takato - Buriki One

 

L'Aïkido dans les jeux vidéo

Dans le domaine des jeux de combat, l'Aïkido apparaît comme une influence notable dans les styles de combat de plusieurs personnages, notamment féminins, qu'ils soient issus de franchises célèbres ou de titres plus obscurs.  A travers ces personnages et jeux vidéo, l'Aïkido ajoute une dimension technique et stratégique qui reflète sa philosophie.

 

Takato Saionji - Buriki One

Takato Saionji est un personnage du jeu Buriki One sur Neo Geo. Dès son plus jeune âge, il est initié à l’Aïkido par son grand-père, Takayuki Saionji, un maître renommé de cette discipline. À seulement 17 ans, il est l’un des plus jeunes concurrents, attirant l’attention de la presse et des fans. Malgré son désintérêt pour l’aspect compétitif et spectaculaire du tournoi, il demeure profondément passionné par les arts martiaux, qu’il considère avant tout comme un mode de vie.

Kano - Mortal Kombat

Kano, membre du clan du Dragon Noir est l’un des personnages emblématiques de la série MK, il se distingue par l'utilisation de l'Aïkido dans ses techniques. Ce choix d'art martial, qui met l'accent sur les mouvements circulaires et l'utilisation de l'énergie de l'adversaire contre lui-même, ajoute une dimension unique au style du personnage.

Nina et Anna Williams - Tekken

Dans la série Tekken, les sœurs Nina et Anna Williams sont deux figures emblématiques du combat inspiré de l'Aïkido. Leur mère, une championne britannique d'Aïkido, et leur père, un ancien assassin pratiquant le Koppojutsu, ont transmis à leurs filles un mélange de ces deux arts martiaux. Cette fusion se retrouve dans leurs mouvements, notamment dans leurs projections et techniques de renversement.

 

 

Geese Howard - Fatal Fury: King of Fighters

Un autre personnage notable utilisant l'aïkido est Geese Howard, un combattant de la série King of Fighters. Geese intègre l'Aïkido dans son style de combat, notamment avec des techniques de renversement. Bien qu'il mêle l'aïkido à d'autres arts martiaux comme le Kobujutsu et le Hakkyousen, l'influence de l'Aïkido reste visible dans ses techniques.

Kasumi Todoh - Art of fighting

Kasumi Todoh apparait pour la première fois dans Art of Fighting 3: La Voie du Guerrier. Jeune combattante errante, elle parcourt le monde à la recherche de son père disparu. Kasumi maîtrise le Todoh-Ryu Aikijutsu, un art martial hybride combinant des éléments du Kendo, du Kobudo et de l’Aïkido. Son style repose sur des techniques de contre et de projection, exploitant la force de l’adversaire à son avantage.

Aoi Umenokoji - Virtua Figther

Aoi Umenokoji est une jeune étudiante japonaise calme et réservée, issue d’une famille de tradition martiale. Fille d’un maître de dojo, elle se passionne pour l’Aiki Ju-Jutsu, un art martial proche de l’Aïkido combinant des éléments du Judo, du Kenjutsu (techniques du sabre) et du Kobudo (arts martiaux utilisant des armes). Son style de combat repose sur l’équilibre et l’harmonisation des énergies, exploitant à la fois sa propre force et celle de l’adversaire. Grâce à une posture fluide et gracieuse, elle excelle dans les esquives, projections et contres spectaculaires, donnant l’impression de neutraliser ses opposants sans effort.

Tamaki - Dead or Alive

Les développeurs de Dead or Alive ont choisi l’Aïkido comme style de combat pour Tamaki, un personnage dont l’élégance et la grâce, héritées de sa carrière de mannequin et de créatrice de mode, s’accordent parfaitement avec les principes de cet art martial. Tamaki pratique une forme d’Aïkido de combat intégrant des atemi et mettant l’accent sur les déplacements ainsi que sur un large éventail de projections et de prises. Son tai sabaki, à la fois souple et raffiné, lui permet de neutraliser les assauts adverses avec une fluidité déconcertante.

 

En conclusion, bien que l'Aïkido n'ait pas atteint la même notoriété que d'autres arts martiaux dans la culture populaire, il n'en demeure pas moins présent et influent. À travers le cinéma, les séries TV, les mangas, les animes et les jeux vidéo, l'Aïkido a su se faire une place discrète mais significative. Son esthétique unique et sa philosophie de non-violence continuent d'inspirer et de fasciner ceux qui le découvrent. En explorant ces différentes facettes de la pop culture, nous pouvons apprécier sa richesse et sa profondeur, qui, bien que souvent dans l'ombre, mérite pleinement sa place dans notre imaginaire collectif. Qu’il soit utilisé comme un outil de développement personnel, un moyen de défense ou une discipline martiale, l’Aïkido continue d’inspirer auteurs et spectateurs à travers des récits variés et captivants.

 

® Tous droits réservés

joomla template gratuitjoomla free templates
2025  Aikido Club de Montarnaud  globbers joomla template