Etiquette
Le Dojo par TAMURA Shihan
SHUMEIKAN Dojo de Maître TAMURA à Bras (83) - www.ena-aikido.com
Le dojo est le lieu où se pratique la voie du Bouddha, le Bouddhisme.Par analogie, l’endroit où se pratique (shugyo) la voie de Bu s’appelle dojo.
Shu : idéogramme composé des éléments « blanc » et « ailes » montre le mouvement répété des ailes de l’oiseau qui lui permet de prendre son envol et donne l’image de répétition, d’apprentissage, d’étude, de maîtrise. Le « blanc » ajoutant l’idée de clarté représente à l’origine le blanc caché à l’intérieur du gland.
Shugyo ne veut pas seulement dire « exercice » ou « entraînement » mais développement de la personnalité, art de vivre noblement…le dojo n’est donc pas uniquement un gymnase, j’aimerais que vous pensiez qu’il est à la fois une église et un gymnase. C’est pourquoi depuis les temps les plus reculés, on trouve un autel dans les dojos du Japon, au Kamiza…cet autel enchâsse le dieu des arts martiaux que l’on y vénère.
Que signifie franchir la porte (Nyumon) ?
Il y a la « porte ». Entre la porte et la maison, se trouvent le jardin, un chemin, des arbres, des fleurs, un espace. Dans la maison, se succèdent le vestibule, quelques pièces, des couloirs, puis la salle de séjour. Ce qui veut dire qu’avant d’arriver au but, il faut parcourir un long chemin.
Encore faut-il considérer que la « porte » peut s’ouvrir où ne pas s’ouvrir ; c’est la décision du maître, même la porte ouverte, vous pouvez encore n’avoir accès qu’au vestibule.
Normalement les pratiquants cherchent à arriver plus tôt que quiconque afin de nettoyer et ranger le dojo, il en est de même après l’exercice. Ce nettoyage ne concerne pas seulement le dojo lui-même, mai aussi le pratiquant qui, par ce geste, procède a un nettoyage en profondeur de son être. Ce qui signifie que, même si le dojo paraît propre, il faut pourtant le nettoyer encore et encore.
Dans le dojo, l’homme qui s’adonne aux arts martiaux pratique une purification profonde, pour affirmer sa personnalité de guerrier, ses capacités, son esprit, son courage, sa force d’âme. C’est pourquoi l’on doit, dans le dojo, rencontrer la courtoisie, la politesse, la bonne tenue et observer les règles de bonnes manières. En entrant dans le dojo, il faut se découvrir, ôter ses chaussures avoir une attitude respectueuse, le corps droit et orienter ses pensées vers la pureté, la lumière. Dans le dojo, il faut être propre, respecter l’étiquette, tenir des propos corrects, être digne, éviter de parler à haute voix. Les spectateurs doivent observer la même attitude.
Le keikogi, le hakama ne doivent en aucune manière indisposer les autres. Le dojo doit être aéré, les tatamis bien calés pour éviter les accidents. Tout ceci est important.
Quand vous pratiquez, considérer que le dojo est aussi un champ de bataille, ce qui veut dire que vous ne pouvez à aucun moment être vide de « ki ». Comment vous expliquer ? Etre attentif, éveillé, prêt, percevoir, sentir, contrôler, avoir, en somme, la même attitude que dans la bataille où l’on doit transcender l’état de vie ou de mort à un point tel que même mort à quatre vingt dix neuf pour cent, vous devez consciemment être capable d’ordonner à votre cœur de ne pas abandonner le combat. Telle lest la voie véritable.
En agissant ainsi, vous avancerez, c’est une certitude, dans le développement véritable de l’être et cela seul est important.
En quittant le dojo, il faut avoir la même attitude qu’en y entrant. Cette attitude est à la fois un remerciement pour le cours que l’on vient de vous donner, un examen sur vous-même, une réflexion sur ce qui vient de se passer par rapport à vous-même et une préparation pour le lendemain.