La pratique du tanto en Aïkido

Nébi VURAL, élève de Maître TAMURA, réputé pour son expertise du travail au couteau

 

Dans notre discipline nous utilisons un Tanto en bois sans garde ne possédant qu'un seul tranchant et dont la lame mesure une vingtaine de centimètres. Bien qu’il soit en bois nous devons le traiter avec l’éthique et le respect dus à toutes les armes Japonaises.

En Aïkido, le tanto n'est pratiqué que sous la forme dori pour apprendre à désarmer un agresseur muni d'un couteau.  

Dans cette pratique où seul aïte est armé tori développe différentes techniques :

Katama Waza : Techniques de contrôle ou d’immobilisation.

Nage Katame Waza : Techniques de projection suivies d’un contrôle ou d’une immobilisation.

Les techniques demandent à tori de réagir sur différentes attaques :

Tsuki : coup de pointe au niveau jodan (haut), chudan (milieu) ou gedan (bas).
Shomen Uchi : Coup vertical, du haut vers le bas à la limite du front.
Yokomen Uchi : Coup diagonale qui va de l’épaule à la hanche opposée.
Suihei Uchi : Coup en revers.

 

L’étude du tanto est très importante en Aïkido, car avec les armes la réalité des techniques prend toute sa dimension. En effet cela demande au pratiquant beaucoup plus de vigilance que lors des techniques à mains nues. Outre la distance légèrement plus courte par rapport à l'assaillant, il lui est absolument nécessaire de contrôler un tranchant qui est coupant. Cela permet de mieux comprendre la naissance des techniques, leurs origines et leurs raisons d’être.

La saisie du tanto est la même que celle du Ken. Mais par le fait de sa petite taille le tanto possède quelques spécificités qui lui sont propres. Pour une saisie correct, il faut tout d’abord serrer fortement le petit doigt, puis l’annulaire un peu moins fort, et ainsi de suite. Cette position des doigts permettant d’allier fermeté et souplesse.

En Aïkido nous attaquons avec le tanto directement dans la main, avec la tranchant vers le haut (Honte Uchi) ou vers le bas (Gyakute Uchi) en fonction des parties à atteindre. L’attaque doit être franche, sincère, il faut imaginer que le couteau traverse le corps du partenaire.

Voici les quatre formes (ou positions) d’attaques que l’on retrouve dans les techniques :

 

Saisie avec la pointe de la lame vers le haut et le tranchant vers le bas : position Gyakute Uchi. Cette saisie est utilisé pour les piques (Tsuki) ou les coupes (Shomen ou Yokomen), comme au sabre. Cependant si cette saisie permet de perforer l’adversaire, elle se fige dans la cible et il est ardu de poursuivre la coupe vers le bas.

 

C’est pourquoi il est plus juste de piquer avec la position Honte Uchi, c’est à dire avec la lame vers le haut, vers soi. Cela permet à la fois de piquer l’adversaire puis de poursuivre la coupe vers le haut. Dans la tradition Japonaise cette attaque dénotait l’intention de tuer.

 

 

La saisie peut se faire également avec la lame vers le bas et la tranchant en position Honte Uchi (vers soi). Cette position permet de planter la lame du haut vers le bas et peut-être utilisé pour les attaques par derrière.

 

 

Même saisie en position Gyakute Uchi pour protéger l’avant bras tout en ayant le tranchant vers l’adversaire. Cela permet de trancher et de piquer. Cette position est couramment utilisée par les commandos de l’armée.